Errances

Publié le par Glen S. DEVI

20090801-014201

Sélénite

 

Et me voilà seul, tout là-haut sur mon satellite, à contempler la vie et son non-sens. Je ne suis personne, je n'ai personne, je ne possède qu'un souffle et l'âme éphémère d'une chair anodine. Parfois, comme ce soir, je tente l'expression de mon esprit, futilement, dan un élan fugace, mais la liaison est mauvaise et je perds le fil. De mon ermitage céleste, j'ai la vue la plus belle, la plus terrifiante et la plus indifférente... Je poursuis ma route à l'éclat de Sélène, vers l'univers où je vis déjà, dans la froide douceur de ma souffrance paisible.


 


Néant

 

Nuit froide où tout s'abandonne, où la solitude dans un univers sans but et sans âme devient le foyer de l'existence. Tout est posé, tout s'est arrêté. La vie n'a de sens qu'elle-même, indifférente à sa propre insignifiance. Ni paradis ni enfer, ni ange ni démon, ni autre niaiseries de ce genre... La paix. Entre douleur et plaisir, un souffle infime, sans parfum, sans force, sans bruit. Vivre, mourir, nuit et jour, aimer, souffrir, jouir, haïr, rien, tout... Oublier la violence, rester seul au monde, ne vouloir que ce que l'on désire, l'absurde, c'est l'évidence...



Sélénite in spleen

 

J'ai le blues, le vague-à-l'âme... Je me sens à la dérive, les frissons glissent sur ma peau, le silence envahit mon esprit, mon espoir est en sommeil. Mes rêves défilent autour de moi, flottant dans cet espace froid et infini, ils sont ma contemplation, ma seule réalité sensée dans un univers indifférent. J'attends, somnolent, les vents solaires dans les voiles de mon vaisseau, j'attends un courant, je me pose un instant...



Sélénite in spleen (#2)

 

Le coeur serré, les lèvres pincées, les yeux froids, je ne pense plus qu'à la vie que je n'ai pas, au mal qui me bouscule, au passé qui ne me lâche pas, à l'avenir qui me nargue. Petit garçon dans un corps vieilli, exilé pour toujours de son pays, enfant à qui on a menti, j'entends des messages d'espoir, des promesses qui résonnent, mais ici dans l'ombre, tout n'est qu'illusion. Je cherche la lumière, une bougie à la main, je sais... Oui, je sais...



 

Sélénite in spleen (#3)

 

Je t'attends, je te cherche, j'ai besoin de toi. Où es-tu? Qui es-tu? Prends-moi dans tes bras, serre-moi fort contre toi, fais-moi pleurer sur ta poitrine, soulage-moi de ce poids qui navre mon âme. Dis-moi que je ne suis pas impotent, incapable, un enfant capricieux et coupable, souffle moi des mots d'amours, donne-moi la tendresse qui libèrera mes larmes. Je t'en supplie,viens à moi et prends-moi dans tes bras, dis-moi que je suis quelqu'un, que je ne suis pas perdu ni moins-que-rien, ni veule ni lâche ni vain. Prends-moi tout contre toi, entre tes bras, aime-moi...

 

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